Lorsque Manuela
Prend tes mèches dans la main,
Quand elle s’occupe de toi,
Tu n’ songes pas à Demain;
Elle fait courir ses doigts
Au travers de tes crins,
Tu oublies tes tracas,
Hier ne rime à rien;
Et quand Manuela
Frictionne ton cuir déjà,
Tu veux croire en Allah,
Amon, Yahvé, Bouddha.
Tu ne souhaites pas de fin
A ce plaisir divin
Qui envoi à tes reins
Des frissons libertins.
C’est de cette façon là
Que te ronge une faim;
Et seule Manuela
Peut te donner le pain.
© Frédéric Beer / Mai 1994